mardi 6 mai 2014

A nos Elus : vous avez le droit de vous prononcer et le devoir d'agir !




A l'heure de la reconstruction de l'Ecole Publique,

la réforme des rythmes scolaires imposée par Mr Peillon

engendre des dysfonctionnements à tous les niveaux.




Tout le monde s’accorde à dire que "l’Ecole en France va mal".         
C’est en ce sens qu’à été mise en place par décret la réforme des rythmes scolaires.
Pour résumer, elle instaure une demi-journée de classe le mercredi matin, ou le samedi matin sur dérogation, et trois heures d’activités périscolaires hebdomadaires supplémentaires.
Le calendrier annuel et le nombre d’heures de cours hebdomadaires sont inchangés.
En septembre 2013, seules 3852 communes ont choisi de l’appliquer, soit environ 22% des élèves.
Elle devrait s'appliquer aux 36 000 communes de France en septembre 2014. 

Cette réforme est un désengagement de l’État.

En effet, malgré l’aide de 50 à 90 euros par enfant octroyée par le gouvernement, le coût réel de cette réforme (de 150 à 500 euros par enfant selon les sources AMF et autres rapports) auquel s’ajoute la baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement accordée aux maires, remettent en question l’équilibre budgétaire des communes dans un contexte économique fragile. D’autant plus que l’aide de l’Etat n’est pas pérenne !
Par ailleurs, la masse salariale des mairies risque d’augmenter. En ouvrant les écoles le mercredi matin, les créneaux disponibles pour le nettoyage et l’entretien des locaux se réduisent. Certaines communes n’auront pas d’autre choix que de faire travailler leurs agents le soir ou le week-end au détriment de leurs conditions de travail, et au prix d’une hausse de la masse salariale.


Les maires doivent refuser

de faire supporter le poids de ces dépenses aux ménages en augmentant les impôts locaux.



Notons également que les personnels disponibles pour animer les activités périscolaires ne sont pas nombreux et les mairies pour la plupart sont obligées d’embaucher des personnes peu qualifiées ou des bénévoles. Au final, contrairement aux personnels de l’Education Nationale,  n’importe qui peut s’occuper des enfants sans grandes vérifications préalables. Des gens très bien ou d’autres qui peuvent s’avérer peu recommandables… L’Etat désengage sa responsabilité !


La territorialisation de l'Ecole entérine les inégalités.

Cette réforme prévoit la mise en place d’un projet éducatif local, différent d’une commune à l’autre, d’une collectivité à l’autre.
Cette « territorialisation » crée une inégalité entre les élèves, selon que les communes soient riches ou pauvres, ouvre la voie à une école à plusieurs vitesses, met l’école à la merci des interventions extérieures, avec les dangers communautaristes que cela comporte. De plus chaque commune a ses particularités, qu’elles soient sociales, économiques ou culturelles, et ce qui peut s’appliquer dans une ne peut pas forcément s’appliquer dans l’autre.
Par ailleurs, il reste un point sensible et sans réponse concernant les enfants en situation de handicap. En effet, ces élèves bénéficient d'un accompagnement lors des temps scolaires (assuré par les AVS), Auxiliaires de Vie Scolaire qui ne sont plus présentes au moment des TAP. Un accroissement d'inégalités et d'insécurité semble alors évident.
Ainsi elle remet en cause :
- le caractère national de l’école Républicaine
- le principe fondamental d’égalité devant l’instruction


Une réforme inefficace qui fatigue les enfants.

Cette réforme ne pourra pas atteindre ses objectifs en matière de réussite scolaire.
- Déjà, le niveau scolaire des élèves est influencé par de nombreux facteurs et la question des rythmes n’en est qu’un parmi d’autres bien plus significatifs comme les dotations insuffisantes de postes, le contenu des programmes ou la formation des maîtres.
De surcroît, de nombreuses études se contredisent et aucune n’a pu prouver qu’un système, 4 jours ou 4,5 jours, permettent de meilleurs résultats qu’un autre !

- Notons également que les résultats PISA souvent évoqués concernent des enfants qui ont fait leur scolarité en primaire avec des rythmes à 4,5 jours ! Il semble difficile de nous faire croire que revenir à un système de 4,5 jours va permettre l’amélioration des résultats scolaires.

- Tous les chrono-biologistes et spécialistes sont unanimes pour dire que la semaine de 4 jours est un mauvais système à cause de la trop longue durée du week-end qu’elle instaure.                
Aussi le décret de Mr Peillon ne résout rien. Bien au contraire !
Les études nous montrent qu’auparavant, sur la semaine, le jour où les élèves étaient les plus attentifs pour apprendre étaient le jeudi ou le vendredi, soit après la pause de mercredi. Avec le mercredi matin travaillé, les enseignants et les parents témoignent de la baisse d’attention des élèves le jeudi et encore plus le vendredi.
En effet, parents et enseignants constatent que les enfants sont plus fatigués. Non seulement les journées ne sont pas plus "courtes", mais leur semaine est plus longue ! Avec un nombre d'heures de présence en collectivité dans vos locaux qui excède souvent celui de leurs propres parents sur leur lieu de travail, cette réforme demande à des enfants âgés de 3 à 10 ans d'avoir la même vie que des adultes !
Les élèves n'ont plus de repères : les horaires varient et les adultes référents se multiplient.
C’est encore plus flagrant en maternelle.
- Cette fatigue est telle que dans l'ensemble des écoles qui ont mis en place la réforme en 2013, 55% des parents envisagent de mettre leurs enfants en écoles privées ! Sachez que de très nombreuses classes ferment (10 en moyenne par région) faute d’effectif, au profit des écoles privées ou de l'intercommunalité forcée !

Cette situation est inacceptable et doit cesser au plus vite !


On observe également de grandes difficultés à trouver des activités périscolaires avec un réel contenu éducatif. Le plus souvent dans les communes qui ont voulu les mettre en place dès 2013, elles se transforment en une garderie à peine améliorée.
On s’éloigne beaucoup des priorités éducatives, lire, dire, écrire et compter avec ces activités qui le plus souvent ne peuvent être choisies par l’enfant. 


 Une réforme qui désorganise l'environnement des enfants.

- L’AMF s’est déjà ouverte des difficultés de mise en place de cette réforme : difficultés d’organisation des temps périscolaires, difficultés de recrutement d’encadrants professionnels et même bénévoles et difficultés de financement.
Afin de permettre aux mairies d’embaucher moins de personnel, le gouvernement a mis en place le 2 août 2013, un décret diminuant le taux d’encadrement des animateurs pour les activités périscolaires. Le seuil qui était d'un adulte pour 10 enfants de moins de 6 ans et un pour 14 au-delà de 6 ans, est passé à 1 pour 14 et 1 pour 18.
Diminuer le taux d’encadrement c’est augmenter les risques d’accidents au sein de vos écoles.

Cette solution qui accroit l’insécurité est inacceptable !

- Mise à part l’insécurité, les conditions de travail inadéquates dévalorisent les professionnels de l’animation, rendent impossible le développement d’activités de qualités et ne rendent pas justice à ces dernières qui, exercées dans leur cadre habituel, seraient source d’épanouissement.
Par ailleurs, le coût de la réforme qui diminue le budget des familles, la disparition du mercredi matin qui réduit les créneaux horaires disponibles et la fatigue accumulée sur la semaine nuisent considérablement  à la vie associative culturelle, artistique ou sportive.
- Sans parler de la cellule familiale, complètement perturbée par cette réforme.
Pour trouver un équilibre familial, nombreux sont les parents qui arrivent à se libérer une journée par semaine pour se consacrer à leurs enfants.
La réforme telle qu’elle est prévue ne permettra plus ce temps de retrouvailles familiales et d’échanges.
- De plus elle installe la confusion entre les missions d’Education Nationale et celles du périscolaire, la concurrence entre enseignant et animateur, au détriment de la qualité éducative.

Ce constat est inadmissible !



 Vous avez le droit de vous exprimer et le devoir d'agir !


Cette réforme a été mise en place dans la précipitation. Elle a été imposée sans qu’aucune réelle concertation n’ait été proposée à l’ensemble des parents, enseignants, animateurs ou élus afin de construire ensemble un dispositif pertinent et réalisable.
Ce sont pourtant ces personnes qui, chaque jour, œuvrent pour le bien-être et l’avenir des enfants.

D’ailleurs il ne s’agit pas d’une loi qui aurait été votée par le parlement, mais simplement d’un décret imposé par un ministre le 24 janvier 2013.
 Appliquer la loi est une obligation républicaine, bien sûr, mais là ce n’en est pas une (d'ailleurs le ministre lui-même a affirmé que "les maires ne sont pas tenus de mettre en place les TAP")
Les élus UMP interrogent  à ce sujet : « Est-ce d’ailleurs un hasard si le gouvernement est passé par un décret et non par une loi pour faire passer ce texte ? Il s’agit d’un transfert non financé de compétences de l’État aux communes, ce qui n’est pas constitutionnel. Or une loi aurait pu faire l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel et probablement d’une censure sur la base de l’article 72-2 de la Constitution ».

Et ce ne sont pas les seuls à s’opposer à ce décret, le PCF lance un appel publié dans L’Humanité du 7 avril 2014, de nombreux élus s’expriment contre cette réforme, même des élus PS, qui ne sont pas dans l'opposition !

Car cette opposition dépasse tous les clivages politiques !
Dans une République, la démocratie est primordiale.

La majorité des parents, des enseignants, des territoriaux et des Elus est contre cette réforme.

Soyez fier d'être les garants de cette démocratie !


De nombreuses personnes s’opposent à ce décret : tous les sondages publiés montrent que l’opinion publique n’en veut pas.
Des fédérations de parents d’élèves comme la PEEP confirment les contestations, des syndicats d’enseignants comme le SNUIPP demandent une réécriture, d’autres comme le SNE, SUD éducation, la CGT et le SNUDI FO demandent son abrogation tout comme le collectif des Gilets Jaunes.
Des pétitions sont signées, des manifestations nationales sont organisées, et certains élus ont porté un recours au Conseil d’Etat...
C’est une réforme qui nous concerne tous, qui ne touche pas seulement l’Education mais tous les pans de la société (tourisme, transport, économie, cadre du travail…) !
Les communes ont été contraintes de rendre un projet au gouvernement.                       
 Ainsi le 3 mars 2014 le ministère ce sert de la remontée des PEDT pour affirmer : « 92 % des villes déclarent avancer sans difficultés et ont élaboré leurs projets horaires conformément au décret ».
C’est formellement inexact ! L’AMF l’a d’ailleurs démenti.
Vous avez, vous aussi, le droit de vous exprimer, de rejoindre tous ces élus qui ont déjà délibéré en Conseil Municipal pour se prononcer CONTRE.                                       
Certains ont même le courage d’écouter leurs administrés et d’annoncer qu’ils n’appliqueront pas la réforme en 2014. D'ici septembre 2014, personne n’étant obligé d’appliquer ce décret, ils ne sont pas dans l’illégalité ! Par ailleurs aucune sanction n’a été prévue à cet effet.
- Comment peut-on reprocher aux maires de prendre position contre l’application de ce décret, eux qui sont mandatés par leurs administrés pour ne pas augmenter les impôts locaux, eux qui sont plus globalement mandatés pour faire respecter la loi universelle des droits de l’Homme « liberté, égalité, fraternité » ?                                                                                                                        
- Comment ne pas comprendre un Maire que se voit supprimer des moyens financiers en DGF, refuser d’appliquer un décret menaçant l’organisation publique du périscolaire (privatisation) ou laissant les enfants livrés à eux-mêmes après l’école obligeant leurs parents qui le peuvent à payer la garderie ?
Le pouvoir exécutif doit mesurer qu’en démocratie, chacun peut considérer que revenir sur une décision est un signe d’intelligence. Le gouvernement doit comprendre que lorsqu’une mesure est majoritairement rejetée, elle doit être abandonnée.                                                                          
Le gouvernement doit abroger son décret du 24 janvier 2013 et rouvrir des discussions sur d’autres bases avec l’ensemble des acteurs concernés par cette mesure.

Seul un grand nombre de délibérations municipales rejetant la réforme des rythmes est susceptible de faire reculer le ministre et d'obtenir l'ABROGATION du décret.

Le collectif des Gilets Jaunes vous invite à 
délibérer en Conseil Municipal contre cette réforme
 pour participer à ce mouvement républicain !

Le collectif des Gilets Jaunes se propose de centraliser 
un maximum de délibérations contre la réforme.
(cefabre83@gmail.com)


Ensemble, dans un but commun, 
loin des clivages politiques,
NOUS Y ARRIVERONS !

Combat du coeur !
 
Retrouvez le texte en PDF.














 




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