lundi 31 août 2015

Rythmes scolaires : le mensonge des activités gratuites

Dès 2013, Vincent Peillon, alors ministre de l’Education Nationale, nous vendait sa réforme ainsi : "Pour la première fois, la France va offrir à tous ses enfants des activités périéducatives gratuites", comme le poney, la musique…
Pourtant rien n’est moins faux !
En cette rentrée 2015, après un an de généralisation de la réforme des rythmes scolaires, tout un chacun peut constater que ce n’est pas le cas : la réforme coûte cher, les activités périscolaires ne sont pas gratuites !
Ce sont tous les français qui en payent la facture, et le gouvernement qui se décharge sur les communes.


Des activités payantes dans la moitié des cas, une augmentation d’impôt ou des dégradations dans l’autre
Comme nous l’indique le rapport publié par le ministère de l’Education Nationale, alors qu’en 2014 déjà 20% des communes proposaient des activités payantes, en cette rentrée 2015 elles sont près de 50% à le faire : les activités périscolaires sont payantes dans la moitié des cas !
Certains parents se voient obligés d’arrêter de travailler pour récupérer leurs enfants au lieu de les laisser en TAP (Temps d’Activités Périscolaires).
Mais ça ne s’arrête pas là : car il ne faudrait pas oublier qu’entre cette réforme et les baisses de dotations, les communes sont prises en étau.
La réforme des rythmes scolaires représente un surcoût de 10 à plus de 50% pour 68% des communes !



Aussi par le principe des vases communicants, pour pouvoir fournir des activités, qui parfois se limitent à de la garderie, elles tentent de trouver des solutions rarement satisfaisantes :
·        augmenter les impôts locaux
·        augmenter les tarifs des autres prestations déjà payantes comme la cantine scolaire,
·        faire appel à des sociétés privées,  des sponsors,  dont l’intervention au sein des établissements publics pose bien des questions éthiques sur la neutralité de l’école républicaine,
·        réduire d’autres prestations (comme en témoignent les disparitions de nombreux concerts et feux d’artifices cet été), notamment les subventions aux associations.

Ainsi comble de la réforme, alors qu’elle devait favoriser l’éveil à la culture et au sport auprès des jeunes, cette dernière finit par appauvrir leur environnement culturel et sportif !

Une réforme qui coute cher à tous
Cela ne vous suffit pas ?
Les maires ne sont pas les seuls à devoir jongler avec les budgets : la réforme des rythmes scolaires coûte près de 80 millions d’euros de surcoût aux Conseils Généraux !
80 millions que doivent assumer les contribuables départementaux.
Autant d’argent qui ne sera pas utilisé pour les autres missions du département : entretien des collèges, aide aux personnes âgées, aide sociale à l’enfance...

Sur le plan national, le gouvernement contribue à la mise en place de cette réforme à hauteur de 50 à 90€ par enfant selon que la commune soit classée en zone sensible ou pas.
Soit avec 6,796 millions d’élèves du premier degré c’est entre 340 et 611 millions d’euros  que doivent assumer les contribuables français pour cette réforme (400 millions selon la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem), au détriment de nouveaux postes d’enseignants, au détriment du maintien de classes ou même d’écoles ouvertes, au détriment du développement de meilleures pédagogies…



Mais ce n’est pas fini !
La Caisse d’Allocation Familiale (CAF) participe aussi au financement de ces activités et de cette réforme !
Si les communes remplissent les conditions (PEDT, taux d’encadrement par du personnel qualifié, etc…) elles peuvent prétendre à une aide de la CAF à hauteur de 53€ par enfant.
D’autant que le gouvernement lui demande dans le même temps de trouver 2,2 milliards d’économies !
C’est ainsi que la réforme des rythmes scolaires contribue à la dégradation et à la disparition de nos allocations et prestations sociales ! (Les allocations familiales ont été réformées durant l'été 2015 !)
Cette réforme coûte cher, très cher, de 1 à 2 milliards selon les estimations.
Les « activités gratuites » ne sont qu’un leurre.

Cette réforme coûte des milliards pour des résultats nuls sur les apprentissages (74% des enseignants estiment même qu’elle aurait un impact négatif !) et pour augmenter les inégalités (en laissant aux communes la responsabilité de s’occuper des activités périscolaires, les quartiers (villes) défavorisé(e)s le sont toujours autant sinon plus…)

Le vrai responsable : le gouvernement
Il serait facile de critiquer un maire qui ferait payer les activités périscolaires, mais le véritable responsable reste le gouvernement.
L’Etat a mis le feu aux poudres et se désengage, laissant aux communes la tâche d’éteindre l’incendie ! Certaines ont les moyens de le faire, d’autres non.
Aussi, les maires peuvent être responsables de bien des choses, mais certainement pas pour la réforme des rythmes scolaires et ses conséquences (augmentation d’impôts, mauvaise qualité des services…) !
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités au lieu d’accabler les maires et leur soi-disant « mauvaise volonté ».
Si des plaintes doivent s’élever, c’est auprès du gouvernement qu’il faut le faire, et non pas pour demander plus de subventions, mais pour un retrait de cette réforme coûteuse et inefficace voire délétère !
Rappelons au Premier Ministre Mr VALLS qu’un retour en arrière est possible tel qu’il l’a déclaré en conférence de presse à Matignon le vendredi 29 aout 2014 : « Ce qui marche doit être maintenu, ce qui ne marche pas doit être réétudié ou abandonné ».
Il est grand temps de réétudier le fonctionnement de l’Education Nationale et d’abandonner cette réforme.

Pour plus d’informations :
Site national nevE :  www.collegiale-neve.fr
Groupes départementaux Gilets Jaunes : sur FACEBOOK
Le dossier de presse des Gilets Jaunes.
Le décryptage du « point d’étape » ministériel sur les rythmes scolaires par nevE.


jeudi 27 août 2015

Rythmes scolaires: les maires demandent une réévaluation de l'aide

Paris (AFP)
L'Association des maires de France (AMF) a demandé jeudi une réévaluation du montant des sommes allouées par l'Etat pour financer la réforme des rythmes scolaires "au coût réel" de sa mise en oeuvre, selon elle au moins deux fois plus élevé.

"L'organisation de nouvelles activités périscolaires s'est traduite par de nouvelles charges importantes pour les communes et les intercommmunalités, notamment des frais supplémentaires de fonctionnement et de personnel", écrit l'AMF dans un communiqué, à quelques jours de la rentrée scolaire.
L'association, qui regroupe plus de 90% des maires, prend acte "de la transformation du fonds d'amorçage en un fonds de soutien pérenne à compter de la rentrée 2015". Mais "ce montant de 400 millions d'euros" n'est "pas à la hauteur des dépenses engagées par les communes et leurs groupements, estimé dans plusieurs études et rapports à plus de 1 milliard d'euros", écrit-elle.
L'AMF "renouvelle sa demande d'une compensation intégrale par l'Etat" des dépenses engagées.
"Dans un contexte de réduction drastique des dotations de l'Etat jusqu'en 2017", "un nombre croissant de...